La start-up française Sorare traverse depuis plusieurs mois une période critique. Après avoir conquis le marché du fantasy sport via les NFT, l’entreprise annonce aujourd’hui une restructuration drastique. Elle supprime environ 35 % de ses effectifs — soit près d’un tiers de ses salariés.
Basculement stratégique de Sorare
La direction justifie ces licenciements comme une “décision difficile mais nécessaire”. L’objectif affiché : recentrer les opérations, accélérer la prise de décision, et se donner les moyens d’atteindre le bénéfice d’ici fin 2026. Parallèlement, Sorare ferme son bureau de New York et centralise ses équipes à Paris, ce qui illustre un recentrage géographique et opérationnel.
Érosion des résultats malgré un public encore présent
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les revenus de Sorare sont passés de ~59 millions d’euros à ~43 millions en un an. Pourtant, le nombre d’utilisateurs actifs (détenteurs de cartes) a augmenté de 33 %, pour atteindre environ 378 000.
Ce paradoxe révèle un problème structurel
En l’occurrence, la croissance utilisateur ne suffit pas à compenser un modèle économique qui dépend trop — et exclusivement — d’achats de cartes et d’un marché secondaire volatile.
Les pertes continuent de s’accumuler. Notamment, plus de 220 millions d’euros selon les derniers rapports.
Tournant technologique : migration vers Solana
En réponse à ces difficultés, Sorare amorce une migration de sa plateforme blockchain vers Solana. Ce passage pourrait alléger les coûts d’infrastructure tout en ouvrant la porte à un écosystème plus large, plus fluide et potentiellement plus attractif pour les utilisateurs et développeurs.
Ce virage cherche aussi à faire de Sorare non plus uniquement un jeu de cartes, mais une structure “open gaming” capable d’évoluer vers de nouveaux usages.
Comment envisager l’avenir
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Rebond via la rentabilité
Si la migration technique et la réduction des coûts portent leurs fruits, Sorare pourrait atteindre le seuil de rentabilité. Et ce, d’ici 2026, comme le prévoit la direction. Dans ce scénario, la structure resserrée et la concentration à Paris permettent une vitesse d’exécution plus grande. Notamment, dans le développement, les mises à jour, et les ajustements rapides.
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Diversification des usages
L’intégration à l’écosystème Solana pourrait ouvrir des passerelles vers des jeux annexes. Pour citer: des expériences “sports + blockchain” plus larges, voire des partenariats avec d’autres acteurs crypto ou gaming.
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Risque d’érosion continue
Dans le cas ou le modèle reste dépendant des ventes de cartes, les revenus pourraient continuer de décliner. Cependant, c’est ce qui menace la viabilité long terme.
Sorare, un pari risqué sur la survie
Sorare ne tourne plus le dos au changement. Son plan de survie implique des coupes sévères, un recentrage géographique et un pari technologique audacieux. La migration vers Solana et la centralisation des équipes donnent des signes d’une volonté de rebond.
Voir aussi: Le paradoxe des acheteurs NFT, croissance des acheteurs malgré un marché en recul
Mais le défi reste de transformer un modèle initial né de la hype NFT en une entreprise durable. Le pari est lancé ; l’issue reste incertaine.