Derrière chaque collection de NFT, il y a une promesse : celle de détenir quelque chose d’unique, NFT Rarity. Mais dans la pratique, tous les NFT ne se valent pas. Certains valent quelques centimes, d’autres plusieurs millions. Pourquoi ?
La réponse tient en un mot magique : rareté.
Comprendre la chasse au trésor numérique
Dans le monde des NFT, la rareté n’est pas qu’un concept marketing, c’est un algorithme. Chaque image, avatar ou objet numérique est généré à partir d’un ensemble de traits (couleurs, accessoires, fonds, expressions, vêtements). Les combinaisons les plus improbables deviennent les plus convoitées.
L’art du hasard contrôlé
Prenons une collection célèbre comme les Bored Ape Yacht Club (BAYC). Chacun des 10 000 singes virtuels partage une base commune, mais certains ont un fond arc-en-ciel, des yeux laser ou une peau dorée. Ces éléments ne sont pas dessinés un par un : ils sont assemblés automatiquement, selon des probabilités définies par les créateurs.
C’est là que naît le concept de “rarity score”, un indice calculé pour mesurer la rareté relative d’un NFT.
Un singe avec un fond doré et des yeux lasers aura un score bien plus élevé qu’un singe standard. Et sur les marketplaces, cette rareté se traduit en valeur marchande immédiate.
Des algorithmes de collectionneurs
La rareté est mesurable. Des outils comme Rarity.tools, Trait Sniper ou HowRare.is comparent les traits de chaque NFT d’une collection pour lui attribuer un score global. Plus un trait est rare (par exemple, présent sur 0,1 % des NFTs), plus le score grimpe. Les investisseurs utilisent ces chiffres comme des chasseurs de pépites numériques, espérant tomber sur un NFT sous-évalué.
Mais il existe une autre lecture, plus artistique : la rareté crée de la narration.
Un NFT rare devient un personnage à part entière, une légende au sein de sa communauté. Certains “Apes” ou “Punks” sont devenus des symboles culturels, avatars de stars ou logos de marques.
Psychologie de la rareté
Pourquoi sommes-nous fascinés par la rareté ? Parce qu’elle réveille notre instinct de collectionneur.
Comme pour les cartes Pokémon ou les timbres anciens, posséder un objet que d’autres n’ont pas renforce le sentiment d’appartenance — et de prestige. Dans le monde des NFT, cet effet est décuplé par la transparence : tout le monde peut vérifier en un clic la rareté d’un NFT grâce à la blockchain.
Et paradoxalement, c’est cette transparence qui rend le jeu encore plus excitant : on sait ce qu’on cherche, mais la probabilité de le trouver reste infime.
De la spéculation à la créativité
Aujourd’hui, la notion de rarity dépasse la simple spéculation. Des artistes l’utilisent pour raconter des histoires interactives : plus un NFT est rare, plus il débloque des fonctionnalités cachées ou des œuvres dérivées. Certains projets, comme Moonbirds ou Azuki, intègrent même la rareté dans leur univers narratif : les traits rares modifient l’accès à des événements exclusifs ou à des expériences IRL.
Le paradoxe de la rareté
Mais attention au revers du mythe. Si tout le monde cherche la rareté, celle-ci perd de sa magie. À mesure que les collections se multiplient, les “raretés artificielles” deviennent courantes — et la valeur réelle repose à nouveau sur la création, pas seulement sur la probabilité.
La prochaine étape sera peut-être celle de la rareté dynamique : des NFT dont les caractéristiques changent avec le temps, l’usage ou les actions du détenteur.
Une façon de réintroduire de la vie et du hasard, dans ce grand jeu numérique.

